Témoignage et photos d'Isabelle DLM : road-trip au Québec
Je me souviens ou périple automnal dans la belle province du Québec
Après un vol confortable et une nuit de repos dans un hôtel victorien au pied du plateau royal en plein centre de Montréal, nous voici accueillis par Justin devant une belle rangée de "motorisés" au dépôt de Laval.
Notre Jasper C25 à l’allure robuste et aux chromes étincellants attend le tour du propriétaire. Une petite vidéo explicative claire et détaillée nous familiarise avec ce beau camping-car. Saurons-nous nous débrouiller pour le fonctionnement des nombreux équipements de la cuisine et des remplissages ? Très vite, nous serons rassurés.
Tout faire fonctionner est un jeu d’enfant. Tellement pressés de partir nous en oublions de ranger nos pulls (été indien veut quand même dire nuits fraîches !) dans les nombreux coffres. Erreur, un sac bascule de la banquette et nous rappelle que les virages (qu’il faut prendre large) nécessitent un rangement soigné de toutes les surfaces !
Nous voici vite sur la 15 en direction du Mont Tremblant. Un peu d’altitude après le bitume parisien sera la bienvenue. Nous en prenons plein les yeux. Un festival de rouges, de jaunes et d’orangés à perte de vue colorent une étendue infinie de feuillus avec en majesté l’érable canadien.
Nous arrivons sans encombres à Morin heights (conseillés par CampingCar-Online). Un camping boisé à l’accueil chaleureux où nous rangeons le camping-car dans un espace spacieux. Vite 2-3 bûches dans le foyer extérieur et nos premières impressions sont plus que positives. Ce soir là notre frigo n’abritant que du lait et du beurre pour le petit déjeuner, nous décidons de remettre au lendemain le "shopping" et allons déguster nos premières "côtes levées" au Rio, ambiance ranch au cœur de la charmante bourgade de Saint sauveur.
Le décalage horaire nous fait "plonger" dans des lits qui s’avéreront confortables . Un petit coup de chauffage le lendemain matin réchauffe vite l’habitacle.
Il n’est que 6 heures du matin (toujours ce décalage horaire !)
Les vérifications de départ faites facilement après notre premier déjeuner (et oui terme consacré au Québec pour désigner le petit-déjeuner ) nous roulons vers notre destination du Mont Tremblant après avoir fait quelques courses à Sainte Agathe.
Un pâle soleil mais pas de nuages menaçants nous incitent à faire notre première randonnée près du lac Mercier, proche du village de Mont Tremblant. Nous renonçons avec regret à "pousser" jusqu’ au parc national, fierté de la région des laurentides car il nous faut prendre un ami à l’aéroport Trudeau. Un dernier regard sur les paysages variés des laurentides où nous devinons à travers les forêts flamboyantes, la présence de pistes de ski . La neige arrivera en décembre mais pour le moment c’est l’été indien et c’est pour lui que nous avons choisi cette période de vacances.
Après un passage éclair à l’aéroport, nous décidons de remonter vers le Nord en traversant le fleuve Saint Laurent pour rejoindre l’autoroute A30. La nuit tombe vite et les panneaux bien signalés de la présence de de campings à proximité des routes et avec le guide des campings nous permettent de trouver un emplacement "deux" services" (eau, electricité. Le trois services s’avère peu utile car un point de vidange se trouve toujours à l’entrée des campings). Un petit camping en face du golf de Bécancour s’avère donc une étape pratique.
Troisième jour et 1er jour d’Octobre, nous voici en route vers Québec . et décidons d’y arriver par l’autre rive du saint Laurent. Bonne occasion, d’ admirer ce fleuve majestueux en empruntant un immense pont, à proximité de Trois Rivières, la mal nommée. Nous laissons notre "vaisseau" dans le charmant camping de Juneau pour éviter de circuler dans la ville de Québec.
Dégustation épique de sirop, beurre et gelée d’érable avant de rejoindre la ville avec le bus express. Nous faisons un brin de jasette ( et oui, nous progressons dans la langue de nos cousins …) avec nos compagnons du bus et sous un soleil éclatant, découvrons, éblouis , la vieille ville de Québec à l’intérieur des fortifications. Une petite grimpette nous amène à la terrasse Dufferin dominée par le célèbre château Frontenac ( hôtel construit par la compagnie Canadien pacifique et portant le nom du non moins célèbre gouverneur ). Mais notre regard se porte sans se lasser, vers la courbe gracieuse du Saint Laurent. Au loin en aval, il semble s’élargir très vite et appeler vers l’Océan le grand navire de croisière et le batîment de la marine, tous deux appareillés au quai Louise ( stationnement des camping-cars toléré ).
Nous continuons la découverte de la ville avec la place d’Armes, la promenade des gouverneurs et la citadelle. Bien d’autres choses encore à visiter mais cette merveilleuse douceur de l’été indien nous incite à flâner et nous attarder aux terrasses de la grande allée Est. C’est l’époque de la cueillette des pommes qui jette sur la route les Montréalais avides d’escapades.
La proximité de la très très charmante île d’Orléans aux portes de Québec connue pour ses cultures maraîchères et baptisée par jacques Cartier l’île de Bacchus nous incite, nous aussi à partir croquer quelques pommes. Nous séjournerons deux jours tranquilles dans cette île de 35 km de long. Quelques hameaux charmants sous la protection du clocher de leur église et de nombreuses fermes ne nous décoivent pas. Le camping de Saint François, les pieds dans l’eau, nous permet à la nuit tombée au coin du feu ( le foyer et les bans en bois sont incontournables dans les campings ) d’être bercés par le rythme lent des cargos et navires éclairés.
3 octobre. Toujours plus au Nord.
Reposés et pressés de voir des baleines , le grand Nord nous appelle. Rangement fait, carte dépliée nous quittons la région de Québec non sans passer par la case carburant (grosse consommation mais n’avons pas ménagé la monture et peu appliqué les conseils de Luis chez CampingCar pour économiser le carburant) 185 litres sont embarqués !
Visite de la chute Montomorency (*** ) nous attarderons dans la région de Charlevoix. Quelle beauté ! Collines rougeoyantes , torrents et lacs émaillent la route jusqu’à notre étape "coup de cœur" de la baie Saint Paul "Les eaux du fleuve sont maintenant salés . Est-ce la raison pour laquelle nous préférons cuisiner dans notre camping-car "une assiette de la mer" plutôt que le traditionnel hambourgeois ? Un grand dilemme au sein de l’équipage. Partir dormir enfin dans un parc national car les sites pour camping-cars y sont formidables et les parcs des "grands jardins" et " hautes gorges de la rivière malbaie " sont proches. Aller dans l’un deux nous permettra de faire une randonnée. Celle du riverin est bien tentante mais c’est finalement par la route côtière que nous décidons notre poursuite vers le Nord Est.
5 Octobre.
Nous rentrons, après une nuit de camping dans le secteur de Malbaie et quelques courses, dans le secteur protégé du parc marin du Saguenay. La route vient d’être refaite. Tant mieux car l’hiver met le réseau routier canadien à rude épreuve et le niveau sonore du camping-car aux passages de quelques fissures est bruyant. Nous commençons à être en alerte pour l’observation des baleines.
6 Octobre
C’est avec une impatience grandissante que nous rejoignons la baie Sainte Catherine avant de prendre le traversier ( pas le ferry ! ) au service ininterrompu vers Tadoussac. En effet pas encore vu de baleines et belugas. Nous voulons aussi goûter la « poutine « (frites trempées dans des crottes de fromage recouvertes de sauce …brune )dans la charmante bourgade à flanc de colline de Tadoussac. Nous ne sommes pas décus car c’est dès le traversier que nous apercevons nos premiers belugas. Par contre l’expérience unique de la vision d’une baleine qui jaillit hors de l’eau nécessitera une patience de quelques heures. Nous renonçons bien que sollicités par multe panneaux publicitaires à la croisière « baleine garantie « pour nous diriger sur la côte Nord aux bergeronnes . le cap de bon désir est un bon poste d’observation. Belle nuit fraîche au camping bien tranquille et surplombant le saint Laurent . nous avons l’embarras du choîx pour les places « services « avec vue. Magique ! C’est la première fois que nous mettons un petit coup de chauffage le matin. Presse bouton le chauffage !Grand confort. Sur notre route le matin, quelques coups de feu au loin. C’est l’ouverture de la chasse à l’orignal. 15 jours de chasse autorisée pour tuer l’animal sauvage de grande envergure qui nourrira la famille une bonne partie de l’hiver.
7 Octobre
Grand dilemme ce matin aurons nous le temps avant notre retour prévu à Montréal le 9 de faire un saut en gaspésie en empruntant le traversier Forestville vers Rimouski ?Bien tentant car cela nous permettrai de monter un peu dans la région des côtes du Nord avant de découvrir les paysages fabuleux de la Gaspésie. Terre des micmacs et première vision de la nouvelle France pour les navigateurs et immigrants du temps passé ! Mais entre les plages du coin du banc, les nombreux phares, le sommet jacques cartier sans oublier la baie des chaleurs, trop de choses à voir pour le peu de temps qui nous reste. La Gaspésie fera l’objet d’un autre voyage. C’est finalement à Saint Siméon que nous emprunterons le traversier pour arriver à Rivière du loup. Nous sommes dans la région du bas Saint laurent. Nous découvrons pendant la traversée les quelques îles sauvages qui occupent le fleuve dans cette portion. Il nous faut, faute de temps, tourner le dos au parc du Bic et nous diriger vers Québec par la 20. Les îles aux basques, lièvres, coudres et l’île verte ne verront pas notre visite. Petite nuit au KOA ( camping****) . notre dessert : canneberges en compote cuites au sirop d’érable, nappées de caramel d’érable. Faute de couvercle, nous déclenchons l’alarme incendie ; nos oreilles sont transpercées ! C’est l’enfer pendant quelques secondes.
8 Octobre
Jolie route tranquille le long du Saint Laurent. Quelques bourgs endormis, de nombreuses fermes et des points de vue sur le fleuve mais un temps pluvieux nous incite pour fêter l’action de grâces, jour de fête au canada, à nous arrêter pour un délicieux déjeuner à la Salicorne à L’Islet sur mer . un délicieux « bageule « au fromage frais et saumon goûteux. Charmant acceuil, charmant bourg. Visite du brise glace qui ne brise plus rien ! Très chouette nuit dans le parc d’Oka, tout proche de laval, un beau camping géré par la sepaq nous donne encore un aperçu de la beauté automnale des feuillus.
Le contraste avec la densité urbaine de Laval est saisissant. Un petit tour dans le très joli bourg de Terrebonne avant de remettre les clés de notre maison sur roues.
Beaucoup de belles découvertes pendant ce court et dense périple mais aussi la ferme intention de revenir explorer la Gaspésie et revenir vers le Saguenay et découvrir les caps liberté, égalité, fraternité et « pousser « jusqu’au lac Saint jean, 3ème lac le plus grand du Québec.
Formalités de retour faites au dépôt de CampingCar, nous rejoignons Montréal pour les emplettes et la visite du musée du beaux Arts. Un temps humide nous incite à une descente dans la ville souterraine. Hésitation entre la pause viande fumée ou sous un parapluie la marche vers le bar à sandwichs ( ou pizza ) au homard installé, en saison, sur le quai de l’écluse. Un délice à petit prix !
9 Octobre
Dernière nuit à Montréal près de l’université McGill. Chers cousins du Québec, nous vous disons merci pour votre accueil et votre humour. Chers cousins nous reviendrons.